Vous n’avez pas couru de l’hiver et voilà que le retour du beau temps vous donne envie d’enfiler vos runnings? Attention aux blessures (encore plus si vous avez conservé votre bonne forme ...
Vous le savez sans doute déjà : les maux de dos (lombalgie) représentent la principale cause d’invalidité dans le monde. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 619 millions de personnes dans le monde souffraient de lombalgie en 2020. En plus de l’impact qu’ils peuvent avoir dans la vie des personnes qui en souffrent, les maux de dos représentent un enjeu de santé publique majeur. En effet, ils sont attribués à une diminution de la productivité et à une augmentation du taux d’absentéisme. Souvent associées à un traumatisme, au vieillissement ou à l’effort physique, les douleurs lombaires peuvent aussi être en lien avec la sédentarité. Dans un contexte de travail de plus en plus numérique, où de longues heures sont passées devant un écran, comprendre comment la sédentarité affecte la santé de la colonne vertébrale devient essentiel. À la suite de cet article, vous serez en mesure de mieux saisir le lien entre la sédentarité et les maux de dos. De plus, avec nos judicieux conseils, vous pourrez faire un pas de plus vers l’adoption de saines habitudes de vie tout en préservant la santé de votre colonne vertébrale.

La sédentarité en quelques mots
Selon le gouvernement du Canada, “le comportement sédentaire désigne les occupations auxquelles nous nous adonnons en position assise ou allongée et qui nous font dépenser très peu d’énergie, comme regarder la télévision, utiliser un ordinateur ou une tablette, se déplacer en autobus, en voiture ou en train.”
Outre le fait que ce comportement soit associé à une absence ou à un très faible taux d’activité physique, il représente également un facteur de risque prédisposant aux maladies chroniques, y compris les conditions d’ordre neuromusculosquelettiques.
En parallèle, on peut également parler de l’inactivité physique, qui est définie comme un niveau d’activité physique n’atteignant pas le seuil recommandé. Ces deux notions vont souvent de pair, puisque les personnes sédentaires sont également susceptibles d’être physiquement inactives, cumulant ainsi les effets néfastes de l’immobilité prolongée et du manque d’exercice.
Cette combinaison augmente significativement le risque de développer des douleurs lombaires (chroniques ou non), des déséquilibres musculaires et une diminution de la capacité fonctionnelle globale. Il devient donc essentiel d’être informé sur ces concepts afin d’agir efficacement sur les habitudes de vie et de promouvoir une meilleure santé neuromusculosquelettique.
De manière concrète, il n’y a qu’une seule solution pour contrer la sédentarité (et le manque d’activité physique), et c’est celle de bouger! Avez-vous besoin de suggestions?
– Prendre une marche après les repas
– Débuter l’entraînement
– Pratiquer la course à pied
– Faire du vélo
– Pratiquer la natation (activité très intéressante pour les gens souffrant de mal de dos, car elle diminue beaucoup les charges imposées à la région lombaire tout en permettant d’être actif)
– Etc.
Nous sommes conscients que les facteurs psychosociaux peuvent rendre le passage à l’action plus difficile qu’il n’y paraît, même lorsqu’on sait que bouger est bénéfique pour la santé :
– Le stress
– La charge mentale élevée
– Les peurs ou croyances limitantes véhiculées par notre environnement (peur de se blesser)
– Le manque de soutien ou un environnement non adéquat
– Les habitudes de vie non optimales et bien ancrées
En conséquence, il faut développer une discipline et demeurer constant dans nos intentions. Ne l’oubliez pas : tout est à votre portée, il ne suffit que d’oser!
Les douleurs lombaires et la sédentarité : bien comprendre les mécanismes impliqués
Il n’y a plus de doute à avoir quant au lien qui unit la sédentarité et l’apparition (et même la chronicité) des douleurs lombaires, soulignant ainsi l’importance du mouvement dans le maintien de la santé neurovertébrale.
1. Atteinte musculaire
L’immobilité prolongée peut affecter les muscles stabilisateurs du tronc (ex.: les muscles paravertébraux et les abdominaux). Ce phénomène, appelé déconditionnement musculaire, est caractérisé par un manque d’endurance et de force qui découle d’une période d’immobilisation et/ou de sédentarité. On voit souvent ce phénomène lors d’une hospitalisation prolongée où le patient est immobile, mais la sédentarité peut également être en cause.
En tant que chiropraticiens, nous rappelons l’importance d’avoir des éléments neuromusculosquelettiques en santé, et celle des muscles en fait partie.
2. Atteinte posturale
La position assise (surtout prolongée et mal adaptée) influence sans aucun doute la posture. Elle entraîne un déséquilibre au niveau des courbes naturelles de la colonne vertébrale (lordose cervicale, cyphose thoracique et lordose lombaire). La tête et les épaules se retrouvent souvent déportées vers l’avant, ce qui peut contribuer à l’apparition de symptômes comme les maux de tête et le syndrome du tunnel carpien. À long terme, les disques intervertébraux peuvent subir une pression accrue, ce qui peut contribuer à la dégénérescence discale et l’apparition d’arthrose.
Comme quoi il n’y a pas que la région lombaire qui puisse être touchée par la sédentarité!
3. Perte d’amplitude de mouvement articulaire (hypomobilité articulaire)
Le manque de mouvement réduit la mobilité des segments vertébraux. Cela favorise l’hypomobilité articulaire. Pour contrer cette perte, le corps aura tendance à développer des compensations ailleurs afin que la mobilité générale ne paraisse pas diminuée et que le corps demeure fonctionnel.
Si le résultat global ne semble pas problématique à court terme, ces compensations créent souvent un déséquilibre biomécanique qui, à la longue, peut engendrer des douleurs, de la raideur et une surcharge sur d’autres structures neuromusculosquelettiques.
L’ensemble des mécanismes décrits ci-dessus conduit à une fragilisation des structures et de la fonction globale de la colonne lombaire. En conséquence, la région lombaire est plus susceptible de développer des conditions menant à l’apparition de douleur.
Puisque le corps a une excellente capacité à s’adapter à son environnement, le fait de maintenir des habitudes sédentaires peut donc amener un état de douleur chronique.
La sédentarité : la chiropratique à la rescousse
La chiropratique vise à évaluer, diagnostiquer, traiter et prévenir les conditions neuromusculosquelettiques, notamment celles liées à la colonne vertébrale. Par ses connaissances en santé globale et neurovertébrale, le chiropraticien a comme objectif de permettre à son patient d’exprimer son plein potentiel de santé :
– En effectuant une évaluation personnalisée axée sur les besoins de chacun
Il évalue la fonction du système neuromusculosquelettique, identifie les zones de restriction articulaire et les subluxations vertébrales, les déséquilibres musculaires et les atteintes posturales. Cette évaluation permet une approche personnalisée et aide le patient dans sa globalité.
– En traitant les subluxations par des ajustements vertébraux
Les manipulations articulaires (ajustements) peuvent avoir un impact positif sur la fonction articulaire et les douleurs lombaires.
– En recommandant des exercices adaptés
Le chiropraticien peut recommander des exercices de stabilisation, de renforcement ou d’étirement de la région lombaire en lien avec ses habitudes de vie.
– En éduquant son patient
Un aspect important du suivi chiropratique est l’éducation du patient, visant à lui donner les outils pour comprendre sa douleur, prévenir les récidives et adopter un mode de vie actif. Cette approche centrée sur l’autonomie est particulièrement importante et bénéfique dans les cas de douleurs lombaires chroniques, et le chiropraticien sera en mesure de supporter son patient si ce dernier désire apporter des changements positifs dans ses habitudes de vie. Chaque petit conseil peut avoir un impact important dans la vie d’un patient :
.Intégrer des pauses actives pendant la journée
.Améliorer l’ergonomie du poste de travail
.Cibler des exercices de renforcement adaptés à la condition du patient
.Suggérer des exercices spécifiques qui ne nuiront pas à la condition de santé du patient tout en lui permettant d’être actif au quotidien
Sachant que la sédentarité constitue un facteur de risque majeur, mais modifiable, dans le développement et l’aggravation des douleurs lombaires, mieux vaut agir à titre préventif afin de limiter les conséquences à long terme.
La chiropratique, avec son approche globale centrée sur la santé optimale de son patient, pourrait très bien faire partie intégrante de votre plan de match afin de maintenir une colonne vertébrale mobile et fonctionnelle, prévenir l’apparition de douleurs et vous accompagner vers l’adoption durable de saines habitudes de vie.
En combinant les ajustements vertébraux, les exercices spécifiques et des conseils adaptés, nul doute qu’elle pourra contribuer à maintenir et restaurer une fonction neuromusculosquelettique optimale tout en améliorant votre qualité de vie et vous permettre de gagner en vitalité!
Sources, telles que consultées le 3 mai 2025 :
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/low-back-pain
https://sante-infobase.canada.ca/labo-de-donnees/blogue-mesure-comportement-sedentaire.html
https://www.sedentarybehaviour.org/sbrn-terminology-consensus-project/french-translation/
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