Le café : bon ou mauvais?

Avez-vous l'allure d'un zombi chaque matin, attendant impatiemment près de la cafetière en l'implorant de se hâter au fur et à mesure qu'elle laisse couler son essence miraculeuse? Ou avez-vous de la difficulté à débuter votre journée, fatigué, épuisé, nécessitant un petit remontant qui vous donnera l'allure d'un fier combattant. Si vous avez besoin d'une dose de café pour commencer votre journée, dites-vous bien que vous n'êtes pas seul. La dépendance au café a atteint des proportions énormes, voire épidémiques, dans toute la communauté.

Une question revient sur les lèvres de chacun… cette dépendance collective peut-elle causer des torts à l’organisme? Certains scientifiques affirment haut et fort avoir identifié plusieurs inconvénients à la consommation du café. D’autres soulignent avoir découvert quelques bienfaits suite à la consommation de cet élixir magique. Faisons le point sur cette boisson.

Les recherches préliminaires indiquent que la consommation modérée de café peut éloigner la goutte et les troubles rénaux en réduisant chez un buveur de café les concentrations sanguines d’acide urique, une substance chimique associée à ces deux conditions.

Une étude a comparé les concentrations d’acide urique sérique chez 2 240 japonais de sexe masculin qui buvaient du café ou du thé vert. Les observations ont démontré que les buveurs de café avaient 7 pour cent moins d’acide urique sérique en comparaison avec ceux qui buvaient du thé vert. Les chercheurs mentionnent que les propriétés diurétiques de la caféine, propriétés qui précipitent les buveurs de café à la salle de toilettes, peuvent expliquer cette observation (Br J Nutr 1999; 82:125-30). Encore une fois, plusieurs autres études sont nécessaires avant d’en tirer des conclusions formelles.

Est-ce que l’image de relaxer en prenant une bonne tasse de café vous fait sourire? Une preuve démontre que le rapport ressenti par plusieurs buveurs de café entre le café et le bien-être n’est pas seulement dû aux campagnes publicitaires dynamiques de l’industrie du café. Une recherche suggère qu’une tasse de café par jour peut chasser les « blues », particulièrement chez les personnes qui relèvent d’une dépendance à la boisson ou aux drogues. Il semble, en effet, que la caféine du café possède une substance chimique appelée acide chlorogénique qui aurait des propriétés antidépressives.

Selon le Dr Peter R. Martin de Vanderbilt University Medical Centers Institute for Coffee Studies, « les travaux réalisés indiquent que les acides chlorogéniques ont un effet sur le système opiacé du cerveau. Ils peuvent avoir des effets antidépressifs, ce qui est d’une certaine logique parce qu’on sait que boire du café procure aux personnes un sentiment de bien-être. » Encore une fois, d’autres études sont nécessaires avant d’en tirer des conclusions formelles.

La caféine du café est un stimulant qui semble aider certaines personnes à perdre du poids. Selon les scientifiques, la caféine favoriserait la perte de poids en augmentant le niveau d’activité tout en diminuant l’appétit (Am J Clin Nutr 1998; 68:42-51). Pour cette raison, la caféine est souvent un ingrédient principal des recettes miracles pour perte de poids. Toutefois, les chercheurs mettent en garde que les stimulants comme la caféine ne sont pas un outil efficace pour une prise en charge du contrôle de poids à long terme.

Les Drs Rosalie et Jean-François, chiropraticiens, aident régulièrement les patients à surmonter leurs maux de tête. L’objectif premier est de découvrir les causes sous-jacentes des maux de tête. Dans plusieurs cas, les maux de tête sont associés à des endroits dans la colonne cervicale (le cou) où le mouvement est restreint ou les os (vertèbres) sont désalignés. Ces endroits dysfonctionnels sont appelés subluxations vertébrales. Les chiropraticiens corrigent ces malpositions vertébrales et les maux de tête qui leur sont associés à l’aide de manœuvres appelées ajustements chiropratiques. Le résultat est le rétablissement de la posture et du mouvement optimal de la colonne vertébrale.

Quelle est la cause des subluxations vertébrales? Les accidents de voiture, les blessures sportives, les mouvements répétitifs, etc. Plusieurs facteurs posturaux et nutritionnels contribuent également au dévelop-pement des subluxations vertébrales. La consommation du café en trop grande quantité ainsi que la difficulté à gérer un horaire stressant et l’angoisse qui en résulte, sont d’autres facteurs possibles qui peuvent participer à l’apparition des subluxations vertébrales.

En plus d’augmenter le risque de subluxations vertébrales, le café amène des changements sur le débit sanguin qui sont associés à plusieurs types de maux de tête comme les migraines et les céphalées de tension. Selon les études scientifiques, le café augmente le débit sanguin en dilatant les artères qui alimentent le cerveau. Ces artères s’habituent aux fluctuations reliées à la consommation de la caféine et s’ajustent en conséquence en contractant et restreignant le débit sanguin.

Lorsqu’un buveur de café ne prend pas sa dose de café quotidiennement, les artères continuent de s’ajuster dans l’attente d’un flash de caféine, restreignant leur débit sanguin et déclenchant un mal de tête. Ce phénomène est connu sous le nom de mal de tête à rebond médicamenteux (dans ce cas-ci, au café). Les maux de tête à rebond sont donc des facteurs qui créent la dépendance au café dont il est si difficile de se défaire. D’où le danger de la surconsommation !

Les chercheurs rapportent que les futures mamans qui boivent 5 tasses ou plus de café par jour doublent leur risque de fausse couche. Selon une étude publiée dans le New England Journal ofMedicine, les chercheurs ont revu les données de 591 femmes ayant subi une fausse couche et 2 558 femmes avec une grossesse à terme (N Engl J Med 1999; 341:1639-44). Bien que boire 1 à 2 tasses de café par jour ne semble pas affecter les risques de fausse couche pour une femme enceinte, la plupart des experts conseillent aux femmes enceintes de mettre tous les atouts de leur côté et d’éviter la caféine.

Une recherche indique que les concentrations sanguines élevées d’homocystéine sont un indicateur plus précis de risques d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies du cœur que sont les taux de cholestérol. Le café, particulièrement le café non filtre, augmente les taux sanguins d’homocystéine. D’où le risque plus élevé de problèmes cardiovasculaires !

Lors d’une recherche clinique, 64 volontaires avec des taux normaux d’homocystéine ont bu six tasses de café non filtre ou un breuvage contrôle durant deux semaines. Le café a élevé les taux de cholestérol et d’homocystéine des sujets de 10% chacun. Cette augmentation d’homocystéine équivaut également à un risque 10% plus élevé d’attaque cardiaque ou d’accident cérébrovasculaire selon les auteurs de l’étude (Am J Clin Nutr 2000; 71:480-4).

Dans une autre analyse, les chercheurs ont suivi 26 volontaires qui consommaient un litre de café filtre par jour et 26 qui n’en consommaient pas du tout. Au total, 24 des sujets ayant consommé le café ont démontré une augmentation moyenne de 20% des taux d’homocystéine dans le sang – comparé à ceux qui n’en buvaient pas (Am J Clin Nutr 2000; 72:1107-10). D’autres études sont nécessaires avant d’en conclure davantage.

Selon un rapport, les gens ayant une dépendance au café ont un risque plus élevé de développer l’arthrite rhumatoïde. L’étude a suivi 25 790 personnes. Plus le sujet buvait de café, plus il était susceptible d’avoir des taux sanguins élevés de facteur rhumatoïde, un marqueur de l’arthrite rhumatoïde. En fait, les sujets qui buvaient un minimum de 4 tasses de café par jour durant 15 ans avaient 2,2 fois plus de risques de la maladie – et ceux qui buvaient plus de 11 tasses de café par jour avaient 15 fois plus de risques comparé à leurs semblables qui ne buvaient pas de café (Ann Rheum Dis 2000; 59:631-5). D’autres études sont nécessaires avant d’en conclure davantage.

Selon les préoccupations de santé de chaque patient, la consommation modérée de café peut avoir des effets positifs ou négatifs sur la santé. Après tout, chaque biochimie est unique et chaque personne répond donc différemment à un même stimulus ou produit. Toutefois, une chose est certaine, boire du café en trop grande quantité augmente considérablement le risque de maladies. En effet, en augmentant l’acidité sanguine, le café amène toutes sortes de problèmes de santé tels que les reflux gastro-oesophagiens, l’arythmie cardiaque, l’ostéoporose, certaines carences alimentaires et, possiblement, certains types de cancers. D’autres études sont cependant nécessaires avant de conclure le lien étroit qui unit le café aux facteurs tumoraux.

Comme le dit si bien le dicton, la modération a bien meilleur goût ! Profiter d’une rencontre avec un ami ou une amie pour savourer une tasse de café ne nuit probablement pas à votre santé. Par contre, boire plusieurs tasses de café par jour et y ajouter de la crème et du sucre vous fera certainement plus de mal que de bien. Prenez l’habitude de boire un grand verre d’eau le matin au lieu d’un café, cela vous guidera vers une bien meilleure santé !

La Vie Chiropratique
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Présenté par Dre Rosalie Lemay, chiropraticienne et Dr Jean-François Pépin, chiropraticien

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